Une Limousine parle aux Limousins...
... Ou leur écrit. A certains d'entre eux. Eventuellement. Quand elle a le temps, ou quand elle panique. Et, en l'occurrence, la Limousine dont il est question paniquait tellement qu'elle s'était procuré l'adresse d'un certain lieu de réunion et qu'elle y avait envoyé à toute berzingue une lettre ma foi fort proche de celle qu'elle avait envoyé la veille à Antonia. Foin de cérémonie, ce qui était intéressant dans la démarche n'était rien d'autre que la lettre, laquelle portait très exactement un bon nombre de mots que la narratrice, dans son infinie bonté, épargnera à tout le monde pour la très bonne et très simple raison que la jeune femme en question avait décidé de faire elle-même le déplacement jusqu'au précédemment mentionné lieu que Plum lui avait indiqué, voyant son désarroi.
Bref, au soir du douzième jour précédant les élections comtales de janvier 1459 ("Déjà !" hurlerait Sindanarie si je la laissais réaliser quel horrible chiffre porterait l'année à venir, pensez donc, une année en plus...), bref, dis-je, la Carsenac se présenta aux portes du domaine des Mirabeau de la Rotonde, échevelée, couverte de poussière, mais bien arrivée. Et, ni une ni deux, passant lesdites portes, elle se présenta rapidement à qui vint à sa rencontre, rapide inclinaison du buste en guise de salut :
Bonsoir, Sindanarie Carsenac. Je viens pour la même chose que la plupart des gens, ces derniers temps, je suppose... Enfin, pour la liste, je veux dire.
Et d'attendre de voir si elle avait été un brin trop présomptueuse ou non.